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Là, est mon village

le .

Je suis née dans une grande ville plus à l’ouest de la France et n’ai vécu pendant trois décennies que dans des villes. L’idée du village a longtemps été pour moi un peu surannée. Il ne représentait que le lieu en bord de mer où, enfant, je passais mes vacances participant avec délectation aux rivalités enfantines entre vacanciers et autochtones.

Entamant ma vie d’adulte, j’ai comme beaucoup préféré poser mes valises dans un environnement plus campagnard qu’urbain pour construire ma famille. J’ai alors redécouvert le village… Le village, les voisins, les parents d’élèves, les potins, les évènements heureux et les drames de cette petite communauté. Finalement, je me sens bien chez moi dans ce bourg mais je n’y ai pas mes racines, je n’y respire pas mes ancêtres et mon terroir comme d’autres le peuvent. Depuis que mes enfants ont quitté l’école primaire, je ne participe plus vraiment à la vie collective des villageois.

Mais alors, où est mon village ? Est-ce la région d’origine de ma famille, la ville où je suis née, la communauté de mes collègues de travail, un lieu encore inconnu que je découvrirai peut-être un jour ? Ai-je aussi le sentiment de n’être pas tout à fait là où je devrais parce que « je ne suis pas d’ici » ?


Dernièrement, j’ai déjeuné à Saint-Palais avec mes collègues de cette agence. En arrivant au restaurant, nous avons accueilli un autre convive, apparemment de l’Equipement. Plusieurs discussions se sont entamées et je n’ai pu que remarquer combien tous se connaissaient et connaissaient le cousin du mari de l’associé du Gaec M... qui vit dans tel village, gère ou pas la commune, nettoie ou pas les rives des ruisseaux et rivières, a assisté au départ à la retraite de M. X, « mais si, tu sais, celui qui t’avais octroyé l’aide « nnn » pour le dossier Y », le tout ponctué de nombreuses tirades en basque. Et j’ai pensé : « le Pays Basque intérieur ne serait-il qu’un immense village où tous se côtoient et où tout se sait ? » Et dans ce gros village, chacun vit dans son petit village avec toutes les péripéties
qui ont émaillé son histoire.

Là je suis battue à plate couture ! Jamais où que j’aille je n’aurai ce degré de savoirs sur le lieu et les gens.

Cependant, même si je n’ai pas de village privilégié, je me sens quand même d’un endroit, ou plutôt d’une région, là où je suis née, d’où viennent mes parents. Quand j’y retourne, je retrouve leurs façons de parler, leurs tournures de phrases, quelques comportements et façons d’être qui sont propres aux gens de cette contrée et si différents d’ici. C’est ce qui a bercé mon enfance et finalement cela représente pour moi MON village.