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Vers le biofutur ?

On se demande souvent quelle société nous préparons pour les générations futures ? Quel modèle de vie devront-elles adopter ou subir pour acquitter la « facture climatique » que nous leur aurons léguée… ?

Avec neuf ou dix milliards de terriens, si le « luxe » de pouvoir décemment boire et manger, se chauffer et s’abriter, tout en accédant à un minimum de bien-être, est enfin partagé par tous et non pas, comme aujourd’hui, interdit à deux milliards d’êtres humains, alors, comment faut-il résoudre « l’équation de 2050 » ? Et surtout en sachant qu’à cette échéance, l’énergie disponible sera rare, et donc chère, comme le seront simultanément l’eau et la nourriture. Les « bons conseils » de tel ou tel ne manquent pas, de ceux qui prêchent la seule utilisation des ressources renouvelables à ceux qui comptent aveuglément sur les technologies, la science et les découvertes pour tout résoudre.

Sobriété, innovation, et bioéconomie, seront en fait les vraies solutions de notre équation. Il faut les analyser en profondeur, en sachant aussi tirer les enseignements du passé. La réponse bioéconomique de la terre et des forêts – comme des océans – est particulièrement ubiquiste et constitue un point de passage obligé et majeur du cycle du carbone planétaire. Depuis l’aube de l’umanité, nos ancêtres en ont tiré parti pour survivre en faisant de la bioéconomie sans le savoir.  Ce sont alors  les multiples usages alimentaires et non alimentaires des productions de l’agriculture, de la pêche, de l’aquaculture et de la sylviculture qui sont en jeu, avec de surcroît la réutilisation agronomique ultime et fertilisante des déchets organiques ou des cendres végétales.

Tout ce capital de savoirs et d’expériences fondamental a été accumulé depuis des siècles. Grâce à lui, l’homme a acquis le contrôle de la terre et de ses productions, c’est-à-dire la maîtrise de sa propre survie sous chaque climat et dans chaque territoire. Et ces savoirs restent encore aujourd’hui l’apanage des paysans, des forestiers et des agronomes. Ce sont des professionnels en « or massif », à protéger en priorité. D’ailleurs, ces « hommes de la terre » sont d’autant plus précieux qu’ils sont de moins en moins nombreux face à des besoins fondamentaux de nos sociétés qui, eux, vont et iront croissant.

Claude ROY In AgriDées – 150 idées pour la réussite de nos agricultures