• 101 Couverture dossier

  • PA100

  • PA99

  • PA98

  • photo oser negocier
  • 96
  • 95
  • 94
  • 93
  • principe-actif_92
  • principe-actif_91
  • principe-actif_90
  • principe-actif_89
  • principe-actif_88
  • principe-actif_87
  • principe-actif_86
  • principe-actif_85
  • principe-actif_84
  • principe-actif_83
  • principe-actif_82
  • principe-actif_81
  • principe-actif_80

Du Chronos...

le .

Puisqu’il s’agit de faire céder l’autre, le temps joue toujours contre le sujet. C’est la figure de Chronos qui agite le spectre du retard et de la déception, celui de la perte et du contretemps qui finit par un fiasco. Le présent nous presse, et à attendre tout de lui, il finit par être défaillant. L’absence devient cruelle, non parce que celui sur qui l’on comptait nous manque, mais parce qu’il nous fait défaut. Et lorsque l’autre se présente, il est trop tôt ou trop tard, il tombe mal. D’un malin plaisir il se refuse à être là lorsque l’on a besoin de lui.

Il semble que le mauvais emploi du temps est source d’inquiétude permanente de l’homme au travail. Est-ce à dire que les contrariétés du quotidien nous éloignent de la jouissance pleine et heureuse des heures où nous pourrions faire l’économie du temps ?

La Bruyère constatait déjà le fait dans ses Caractères : « Le regret qu’ont les hommes du mauvais emploi du temps qu’ils ont déjà vécu ne les conduit pas toujours à faire de celui qui leur reste à vivre un meilleur usage ».

Le temps actif superpose tous les usages : l’occupation et la préoccupation, l’activité et la veille, la production et la maintenance. Il faut saisir les opportunités, se centrer sur l’objectif, ne pas outrepasser son rôle, mesurer ses paroles et les occasions se dérobent.

Il n’y a plus une minute à perdre, pas une seconde à soi, mais les réunions et les rendezvous commencent et finissent toujours en retard. Il y a les fameux quarts d’heure régionaux (périgourdin, béarnais…), c’est une tolérance que s’octroie la province pour montrer que le temps des bourgs et des cantons est plus élastique, qu’il dépend encore des clochers, des routes et des intempéries, et ne peut prétendre à la même précision que les horloges numériques des capitales.

Enfin, le temps du monde finit par s’imposer, c’est celui des réseaux et des fuseaux, de la virtualité et de la transmission des données. C’est le temps portable, celui qui nous possède. Nous l’avons créé de toute pièce pour nous maintenir éveillé et il continue son oeuvre pendant notre sommeil.
...