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Ce que décider veut dire…

le .

Au moment où le volontarisme tend à se substituer à la prière pour mieux répondre à la crise, nous voyons bien à quel point, par une sorte d’ironie de l’histoire, notre volonté semble bien rudimentaire au regard de nos résultats. Que se passe-t-il pour que ce que nous décidons ait souvent si peu d’influence sur le cours des choses et notre état moral ?Problème de croyance, de conviction, de moyens, de courage, de bonne volonté. Bref, tout cela ne suffit pas à expliquer que nos décisions produisent de si mauvais résultats. Faut-il alors s’excuser de ne pas être assez fort, nombreux, puissant, conquérant ? Cela changerait-il la donne pour autant ! Nous devons changer d’optique…

Il y a deux raisons essentielles qui expliquent cela.


La première est que nous avons pris l’habitude en tant qu’entrepreneur responsable de tout décider sur tout et en toutes circonstances et nous constatons hélas – mais peut-être est-ce aussi un bien – que nous ne pouvons décider de tout. Par conséquent il nous faut admettre qu’une certaine frustration est le prix à payer pour un résultat qui ne sera sans doute jamais à la hauteur d’une grande décision. Dans le cours d’une vie, cet exercice de répétition finit par lasser. Et oui ! A l’horizon rien de nouveau. Le monde entier résiste à nos initiatives et il n’y a peut-être pas autre chose à faire qu’à se laisser porter pour le meilleur et ou pour le pire.


La seconde raison tient à la nature même de notre action. Décider d’agir, c’est décider du nouveau et décider du sens dans un environnement qui n’a pas prévu d’héberger nos initiatives ou de reconnaître le bien fondé de nos aspirations. C’est si vrai qu’il semble même que cet environnement par une main invisible se dessine et se transforme sans nous.Pourtant nous ne pouvons rester immobiles. « Agir » c’est en quelque sorte comme « rester debout » : comment y renoncer ? Le sommeil de toute façon n’allègerait pas nos peines.
Nous devons donc accepter que le lot de toute décision puisse être de se détourner de l’objectif auquel on l’a assigné. Le philosophe E. Morin
appelle cela le principe de l’écologie de l’action. Principe selon lequel toute action nécessairement prise dans un contexte échappe au contrôle de l’acteur, provoque des effets inattendus et parfois même contraires à l’intention. Fort de cet enseignement, nous devons nous préparer autant qu’il le faudra à changer de décision plutôt qu’à décider de changer. Après tout il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. C’est peut-être à cet endroit que le « conseil » peut être le plus utile. Dans l’histoire nous en connaissons d’illustres qui pour de très bonnes raisons ont accompagné les entreprises les plus diverses avec plus ou moins de bonheur et de fidélité : Mazarin, Richelieu, Talleyrand…


Evidemment notre mission d’accompagner et d’instruire les décisions des chefs d’entreprises nous semble vu des Pyrénées un peu moins complexe. Toutefois les mêmes ressorts peuvent guider nos intentions. Nous ne saurons définitivement jamais si ce que nous décidons portera ou non des résultats incontestables mais quoi qu’il en soit nous resterons associés à vos côtés.