Daniel COHEN et les contours de la civilisation numérique s'annonçant

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D. COHEN, Directeur du département d’économie de l’Ecole Normale Supérieure, vient de publier un ouvrage intitulé « Il faut dire que les temps ont changé » (chez Albin Michel). Dans ce livre passionnant, D. COHEN revient sur les 50 dernières années en analysant l’évolution des cultures, des comportements et des technologies qui nous ont fait basculer dans une nouvelle ère. Selon D. COHEN, « Le capitalisme n’est pas mort et il n’est pas devenu moral … Au travail à la chaîne et à la consommation de masse on est en train de substituer un nouveau système tout aussi déshumanisant, celui qui nous installe derrière nos tablettes et nos ordinateurs … »

Europa notre histoire

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ou l’héritage européen depuis HOMERE par deux universitaires, Etienne FRANCOIS et Thomas SERRIER pour qui « dans la construction européenne » c’est le rapport à l’histoire qui joue un rôle déterminant dans l’édification et la recherche de nouvelles solutions pour l’avenir de l’Europe. La question, ajoutent-ils, est de savoir « si le fait d’être à la fois le continent de l’histoire et le continent de la mémoire n’est pas un élément de l’identité ou de la conscience européenne ? »

De la ruine-mémorial à la ruine-trace

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Pour le professeur Stéphane MICHONNEAU « les ruines sont devenues, dans la seconde moitié du XXème siècle, des lieux privilégiés de la construction culturelle d’un évènement violent en traumatisme ». La conservation des ruines procède d’un choix politique. L’émergence d’un nouvel espace public et commémoratif européen et peut-être mondial fondé sur les ruines de guerre et, selon H. ROUSSO, « le signe d’une première forme de globalisation des rapports au passé ». Selon S. MICHONNEAU, on s’oriente vers une « histoire transnationale des mémoires de guerre » qui « devrait s’attacher à comprendre comment les concepts « d’expérience de guerre » ou de « martyr de guerre » ont contribué à niveler et à homogénéiser une culture européenne forcément variée ».

Un été indien pour la Vème République

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Pour le professeur Pierre AVRIL, « la présidence d’Emmanuel MACRON n’est pas une refondation mais une nouvelle étape dans l’évolution de la Vème République … Son élection présidentielle a été comme un été indien pour la Vème République que suivra cependant un nouvel hiver ». P. AVRIL espère qu’il ne sera pas trop rigoureux, tout en sachant, comme le souligne le professeur Philippe RAYNAUD « que nous devons nous résigner à ce que la Vème République ne soit pas la forme enfin trouvée que la démocratie française attend depuis la Révolution ».  Pour P. AVRIL « le Président est seul et peut-être surtout face aux citoyens dont il est l’interlocuteur unique. Aucun autre parole n’a désormais d’autorité politique que la sienne car les autres ne peuvent que la paraphraser ou la contester sans véritable portée institutionnelle ».

Happy-cratie

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Selon la sociologue Eva ILLOUZ « Kratia en grec, c’est le pouvoir. Happy-Cratie, c’est le pouvoir par injonction au bonheur ». Dans le dernier « World Happiness Report » de l’ONU (2018) qui estime le niveau du bonheur national de 156 pays, la France se classe en 23ème position, gagnant huit places. Notre pays a également perdu sa position de leader mondial dans la consommation d’antidépresseurs. A lire : « Le noble art de la brouille » (ALLARY Editions) où M. DEBUREAUX, l’auteur, souligne les bienfaits de la prise de bec.

Les chinois développent le tourisme en France

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Pour la première fois de son histoire, 90 millions de touristes étrangers devraient visiter le pays. Ils étaient 87 millions en 2017. D’après les spécialistes, « la saison est excellente ». Nous avons laissé derrière nous la chute liée aux attentats de 2015.  Désormais, les américains, les indiens et les chinois reviennent en masse. Et pour ces derniers, le taux de croissance est d’environ 10%, trois fois plus rapide que la progression globale. La France est la première destination européenne des chinois. Il y aura entre 2,2 et 2,3 millions de chinois en France en 2018. En huit ans, la Chine est devenue la deuxième nation accueillie derrière les américains au Louvre. Il reste néanmoins beaucoup à faire pour atteindre les 5 millions de visiteurs chinois dans les années à venir. (A noter que le tourisme pèse aujourd’hui plus de 7% du P.I.B.). Par ailleurs, les chinois ont effectué plus de 71 millions de voyages à l’étranger au cours des six premiers mois de l’année.

Verbatim Nicolas Hulot (France Inter 28.08)

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« La planète est en train de devenir une étuve, nos ressources naturelles s’épuisent, la biodiversité fond comme neige au soleil. Et on s’évertue à réanimer un modèle économique qui est la cause de tous ces désordres ». A propos des lobbyistes : « C’est un problème de démocratie. Qui a le pouvoir ? Qui gouverne ? », « J’espère que mon départ provoquera une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde ». Pour Jean-Luc MELENCHON, « La démission de Nicolas HULOT fonctionne comme un vote de censure contre MACRON ».

1.5 milliards de dollars

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C’est le niveau qu’a franchi la dette des étudiants américains. Le montant a augmenté de 500 milliards de dollars depuis 2010-2012, mais la demande de prêt a diminué chaque année. Le niveau d’endettement est devenu un sujet de grande préoccupation tant pour les ménages que pour les décideurs politiques. Le fardeau croissant nuit à l’économie américaine, en empêchant les gens d’acheter une maison ou de créer une entreprise.

Les trains dans la mémoire collective

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Selon l’historien Georges RIBEILL « le triptyque de la mairie, de l’école et de la gare devrait équiper un maximum de communes … Outre la valeur symbolique de l’intégration au territoire national, les petites gares de provinces ont été des lieux chargés de vécus  affectifs très forts : lieux d’adieux ou de retrouvailles, de mouchoirs agités, voire d’embrassades fougueuses … Les gares sont devenues des lieux où la circulation prime sur l’attente, où les guichets s’effacent derrière les « DAB » (distributeurs automatiques de billets) … L’enchantement de la gare et du train est révolu ». Pour Gilles SAVARY, « En France, le train est un véritable totem territorial : là où est le train, la république est ».

Chronique de Wall Street

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Les analystes de Goldman Sachs ont annoncé le 6 août que le montant des rachats d’actions par les entreprises américaines devrait atteindre 1.000 milliards de dollars en 2018, alors que, en dehors des périodes de récession, il oscille depuis vingt ans, entre 400 et 500 milliards de dollars par an. A noter que de plus en plus d’entreprises préfèrent ne pas être cotées (il y en avait 8.025 en 1996, il y en a aujourd’hui 4.100). Ce qui veut dire que Wall Street finance de moins en moins l’économie des Etats-Unis (la bourse mesure de moins en moins la valeur des entreprises puisque les cours sont biaisés par les rachats). Le modèle dominant devient l’entreprise non cotée appartenant à une famille ou à un fonds de capital risque.

La quadrature du cercle budgétaire

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La France est le pays d’Europe qui affiche le plus médiocre taux de croissance, à peine 0,2% au second trimestre ; la France est le pays d’Europe qui bat tous les records en matière de déficit commercial et de balance des paiements ; la France est le pays d’Europe qui affiche le taux d’inflation le plus élevé (2,3% sur un an). La France risque de se trouver incapable de limiter le déficit à 2,3% cette année et en 2019. Réponse de MACRON : « L’inflation est liée à la hausse des prix de l’énergie dans le monde … Il faut rester concentré sur nos réformes économiques et sociales et les résultats vont venir ».

Faut-il craindre le retour de l'inflation ?

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En juillet, l’indice des prix a progressé de 2,1% dans la zone euro. En France, il a bondi de 2,3%, au plus haut depuis six ans. Après avoir lutté contre la menace déflationniste, la zone euro va-t-elle souffrir du mal inverse ? C’est peu probable jugent les économistes qui ne voient pas venir de flambée généralisée des étiquettes. La hausse est surtout alimentée par la remontée des cours du pétrole (augmentation des tarifs des produits pétroliers de 21,8% en juillet). Reste que l’effet sur le pouvoir d’achat et l’épargne ne sera pas ressenti.