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Quand le beau est nécessaire !

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On pourrait croire au slogan d’un magazine féminin... ou masculin, qui sait, « La beauté ! Qu’aurions nous besoin de la beauté quand il nous manque l’essentiel ? »

Notre société semble à l’arrêt. L’entreprise souffre. Son environnement va mal. Le chef d’entreprise étudie chaque jour avec anxiété des indicateurs à la baisse ou pris de folie. Les cadres n’entrevoient plus que de nouvelles réductions de budget, n-ièmes compressions de charges et autres restructurations, espérant, à titre personnel, échapper à la prochaine lame de fond ou quitter l’embarcation avant le naufrage. L’ensemble des salariés, employés acteurs de l’entreprise vivent sous la pression du lendemain et de l’incertitude des perspectives. Chacun en oublie le plaisir que lui procurait naguère son activité et le fruit de celle-ci, pour ne plus travailler qu’avec la boule au ventre, la peur, les frustrations. La sinistrose et la déprime deviennent les sentiments les mieux partagés.

« ... Alors la beauté, vous comprenez ! C’est du travail et de l’argent qu’il faudrait pour nous encourager. »

La beauté, dont on doit bien admettre que la définition est malaisée, parce qu’avant tout relative, pourrait sembler une valeur bien superflue en période de crise.

« Ce qui est beau est cher, ce qui n’est pas beau n’est pas cher », faisait chanter Hésiode aux Muses de Thèbes.

A l’aune de cette rigueur, la beauté pourrait représenter un luxe insoutenable. Si la beauté est chère, pourrions-nous dire avec Hésiode, nous n’aurions plus alors les moyens de la beauté. Pourtant que resterait-il de nos vies, de nos civilisations, à côté de la mémoire des désastres (guerres , cataclysmes...) sinon les vestiges ou les traces encore vivantes de la beauté ? Qu’il s’agisse de conceptions architecturales, de celles qui guidèrent les bâtisseurs des pyramides ou de nos cathédrales, de celles des grands musiciens – n’est-ce pas la magie de la beauté, sous toutes ses formes, qui parvient encore à nous émouvoir, nous transcender et à nous donner de l’espoir ?
Hésiode pourrait ainsi ne pas avoir entièrement raison.

La beauté ne serait pas si chère, ni hors de portée, pour qui saurait la voir ou la trouver.

Ne suffit-il pas parfois de regarder autrement ce qui nous entoure, un arbre,
un champ, un ciel, un visage, un sourire, d’oser s’arrêter un instant pour parler à l’autre ou lui sourire. Cette beauté là a t-elle un prix ? Pourrait-on se passer de sa valeur ? Ne seraitce pas, au contraire, l’abandon de la beauté ou sa perte qui pourrait nous coûter le plus cher, en nous condamnant au pire, c’est-à-dire à nos ruminations et à leurs conséquences nuisibles ? Survivre ou recréer les conditions permettant à tous les acteurs de l’entreprise de recommencer à croire en la force d’un projet ? Gémir, se plaindre, vivoter, creuser son trou ou voir, devant sa porte, ou bien debout devant son champ, frémir le souffle de la beauté ?
Ne serait-ce pas l’alternative qui se pose à quiconque est amené à peser le pour et le contre de l’effort qu’exigent la liberté et la beauté d’entreprendre ?