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L’esprit de village

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L’imaginaire commun place le village à un endroit particulier et différent selon les générations auxquelles nous nous confrontons. Aujourd’hui, la notion de village est souvent associée à convivialité, qualité de vie, richesse relationnelle, contact étroit avec la nature, activités saines...

Penchons-nous sur la genèse du village et observons les années passées. Le village est alors une communauté d’individus qui vivent ensemble dans un espace plus ou moins réduit, condamnés à évoluer en commun. La sagesse populaire dit bien qu’il vaut mieux être fâché avec sa famille qu’avec son voisin. Tout est résumé dans cette phrase ! Les gens n’avaient pas le choix, ils devaient coexister. Ils n’avaient même pas le droit à l’indifférence puisqu’ils étaient solidaires pour l’organisation de leurs activités économiques, sociales, culturelles, familiales... Il s’agit d’un mariage de raison dont il a fallu enchanter un peu l’existence. Or aujourd’hui il n’y aurait plus que des mariages d’amour….

Des décennies, voire des siècles de vie villageoise, ont installé des habitudes, des coutumes, qui dépassent le libre arbitre personnel.

Bien sûr des règles régissent cet état de fait. Une certaine lourdeur est inhérente au système mais c’est aussi un bijou de prévenance mutuelle, en terme de voisinage comme en terme intergénérationnel.

La patine du temps polit la société et chacun se plie aux règles de bonne grâce... puisqu’il n’y a pas d’autre alternative ! Il serait illusoire de croire que les gens sont meilleurs ou différents. La nature humaine reste toujours la même, les envies et passions ne diffèrent pas, le village représente juste une « canalisation adaptée » ! Ce n’est pas un idéal, c’est une solution. Appelons cela « l’esprit de village »

La modernité est arrivée là-dessus avec le triomphe de la remise en question et tout ce que l’on a connu depuis les années 60. Le village s’est retrouvé marginalisé, relégué au statut de fossile. Il n’avait aucune chance face à des vérités triomphantes et des bonnes raisons assassines. Il n’était plus adapté à un mode de et de pensée contemporain. Pourtant la société s’interroge ; elle n’arrive pas à trouver de vraies solutions pour installer du lien social et du vivre ensemble.

Je pense que le village n’a pas dit son dernier mot et qu’il faut le revisiter pour en extraire des idées, les dépoussiérer au plus grand profit
d’un aujourd’hui en gestation difficile. En quoi cela nous avance t-il d’accorder toute liberté à l’individu si nous ne pouvons lui assurer une
toute petite partie de rêve ? Comment allons nous faire pour persuader une jeunesse que le plus beau est toujours devant et à construire par leur engagement ? « Vivre – village » pourrait s’inscrire dans un art de vivre qui équivaudrait à ce qui est largement admis aujourd’hui comme faire du sport, se passionner de culture, voire manger bio. Des gens pourraient consentir des abandons de souveraineté pour trouver ou retrouver un vivre ensemble qui aurait saveur et sens...