101 Couverture dossierL'innovation

émerge du quotidien des entrepreneurs,

des dynamiques collectives,

du travail de ceux qui cherchent

des solutions à des situations

qui se présentent comme des défis...

Vous avez dit Blockchain !

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Un nouveau terme apparait sur le Net, dans la littérature, dans les conférences dédiées au numérique, au digital.

Une blockchain ou chaîne de blocs est une technologie de stockage et de transmission d’information sans organe de contrôle.

Techniquement, il s’agit d’une base de données distribuée dont les informations envoyées par les utilisateurs sont vérifiées et groupées à intervalle de temps régulier, en blocs liés et sécurisés grâce à l’utilisation de la cryptographie (discipline s’attachant à protéger des messages en s’aidant souvent de secrets ou clés) et formant ainsi une chaîne.

Cette présentation de la blockchain peut paraître complexe et abstraite ; revenons alors à une définition simple et faisons abstraction de son fonctionnement. Le mathématicien Jean-Paul Delahaye décrit ce protocole comme « un très grand cahier ou tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, qui est impossible à effacer et indestructible ». Les banques, le cadastre, les systèmes de distribution utilisent déjà les systèmes blockchain.

Pour l’agriculture, il apparait des applications possibles : traçabilité des produits, certification des labels, transactions entre agriculteurs, échanges de parcelles… Depuis son ordinateur l’agriculteur pourrait consulter librement et gratuitement chaque transaction et suivre par exemple son produit depuis la vente à la coopérative jusqu’à sa transformation en produit de consommation.

La blockchain peut remplacer les bases de données existantes par des bases de données décentralisées humainement plus fiables, automatiser un grand nombre de services et offrir de la visibilité aux utilisateurs sur tous types de marchés.

Robot, big data, disparition de la charrue ?

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Le numérique est déjà présent en agriculture pour traire des vaches laitières, piloter des tracteurs, survoler par drone des cultures, peser et surveiller une ruche.

Les données collectées par capteurs servent l’analyse, la traçabilité, produisent des sources partagées sur des plateformes collaboratives. Une utilisation du sol comme une ressource, lieu de biodiversité, capteur de carbone, par une agronomie intensive est une création de masse de connaissance, source de solutions pour les défis du 21ème siècle. Une révolution inclut toujours les évolutions de la précédente : la génétique, la chimie, les outils de la deuxième révolution verte seront toujours utilisés avec une excellence économique, sanitaire et environnementale.

Cette agriculture fait déjà peur, trop technologique, déshumanisée, coupée des lois naturelles, sans contrôle ! … Ceci amplifié par des ONG affirmant une nature idéalisée. Une population hors sol n’ayant plus de liens physiques, parfois militante contre une agriculture qui les nourrit tous les jours. La recherche de proximité est une quête, par des circuits courts, Amap, le petit producteur, une agriculture urbaine ou même le simple contact au Drive avec la personne qui charge le coffre de la voiture. Le temps où la confiance était dans le produit, le label, le bio semble se déplacer vers la personne, les acteurs de filière. Qui me nourrit ? Qui remplit mon frigo, mon assiette, ma cave ?

Cette confiance du consommateur doit être reconstruite sur la transparence et la connaissance des modes de production sans tomber dans l’écueil de la révolution verte où pesticides, nitrates, OGM n’ont pas été compris. Robots, big data et disparition de la charrue peuvent avoir le même impact. Le numérique comme les réseaux sociaux sont plus puissants à montrer une filière qu’un spot sur un produit de quelques secondes après 20 h.

Faire aimer notre agriculture, une nouvelle corde au métier d’agriculteur.

Rémi DUMERY Agriculteur In AgriDées – 150 idées pour la réussite de nos agricultures

Le digital est là !

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Que ce soit sur son ordinateur, sa tablette ou son smartphone, l’entrepreneur sera de plus en plus connecté avec ses clients, ses fournisseurs, ses partenaires publics ou privés. Que ce soit par choix ou par obligation, l’enjeu de la digitalisation est là !

Mieux exploiter les données, améliorer et faciliter le commerce, aider au financement, faciliter l’administration, améliorer le quotidien des entrepreneurs, sont autant d’enjeux.

Nos agrinautes surfent de plus en plus sur les sites météo, les mercuriales, les ventes de matériel. Les déclarations Pac, MSA, TVA et autres sont déjà totalement digitalisées.

Quelques chiffres : 72 % des agriculteurs possèdent un ordinateur, 79 % utilisent Internet, 76 % consultent la météo une fois par semaine, 46 % sont équipés d’un GPS…

L’Association « La Ferme Digitale » regroupe les start-up spécialisées dans le soutien et l’accompagnement des agriculteurs français. www.lafermedigitale.fr

L'innovation... au coeur de la pérennité de l'entreprise

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La confiance est un fondement majeur de l'innovation, laquelle est au coeur de la pérennité d'une entreprise.

"… Mais c’est probablement la société 3M qui illustre le mieux le lien entre confiance et innovation. Elle a à son actif des découvertes très connues du grand public, telles que le Scotch ou le Post-it, et apparaît régulièrement dans la liste des 3 ou 5 entreprises les plus innovatrices au monde. Chez 3M, la personne idéale est celle qui souhaite lancer de nouvelles idées et de nouveaux produits plutôt que de se reposer sur le passé. Ces employés aiment la liberté de créer plutôt que le pouvoir ou l’argent, ont une totale autonomie pour atteindre les objectifs fixés et entretiennent une atmosphère de coopération et d’entraide.

Une caractéristique de 3M est l’acceptation des erreurs. Comme l’a dit l’un des cadres supérieurs : « En tant qu’entreprise fondée sur une erreur, nous avons continué à accepter les erreurs comme un aspect normal de la direction d’une entreprise. »

… Plusieurs erreurs ont d’ailleurs conduit à la création de nouveaux produits ; l’exemple le plus remarquable concerne l’invention du Post-it. Cet adhésif a été créé par le chimiste Spence Silver, puis amélioré par deux autres chercheurs. Comme de nombreux autres chimistes de l’entreprise, Silver avait pour mission d’améliorer de nouvelles versions de produits existants. Mais ce n’est pas cela qui a conduit à la découverte du Post-it, mais une règle au sein de 3M, selon laquelle les employés peuvent consacrer 15 % de leur temps à des idées innovantes de leur propre choix, règle à l’origine d’importantes découvertes. Personne ne contrôle ce qu’ils font pendant ce temps. Chez 3M existe une culture de la confiance des cadres envers leurs collaborateurs, et en retour une culture de responsabilité des employés envers l’entreprise. Ce code d’honneur fonctionne admirablement bien. La règle des 15 % n’est d’ailleurs pas rigide : certains ne s’en servent pas, tandis que d’autres utilisent bien plus de 15 %, surtout lorsqu’une idée prometteuse prend forme.

C’est précisément dans ce cadre que Silver a inventé le Post-it. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En effet, bien qu’aujourd’hui l’utilité du Post-it nous semble une évidence, ce ne fut pas du tout le cas au début. Pendant cinq ans, personne n’avait réussi à trouver d’application commerciale à cet adhésif. En effet, alors que les chimistes de 3M avaient cherché à obtenir une colle meilleure, ils se trouvaient face à une colle moins bonne. Le sentiment général était : « Que peut-on faire avec une colle qui ne colle pas ? » Mais la hiérarchie de Silver ne s’est jamais opposée à cette démarche, sachant qu’il accomplissait par ailleurs très bien le rôle traditionnel qui lui avait été confié chez 3M.

Le premier produit lancé sur le marché a été un tableau de conférences autocollant, dont les ventes furent très faibles. Ce fut alors un autre chimiste de 3M, Arthur Fry, qui permit de comprendre l’utilité pratique du Post-it. Il dirigeait la chorale de sa paroisse ; parfois les marque-pages s’envolaient ou glissaient à l’intérieur du recueil de cantiques. Les paroissiens devaient alors sagement attendre, le temps que Fry retrouve sa portée. Il se disait : « Il suffirait qu’existe un adhésif sur ces pages, et le problème serait réglé. » Le Post-it allait bientôt conquérir le monde. Jacques LECOMTE in Les entreprises humanistes. Comment elles vont changer le monde."

Living-lab, quèsaco ?

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Les livings-labs sont devenus en quelques années des objets régulièrement mis sur le devant de la scène dès qu’il s’agit de mettre en place et de développer un processus d’innovation.

Dans un living-lab, le futur utilisateur, qu’il soit professionnel ou usager, est invité à participer activement à la création du futur produit ou service, dès les premières phases de la conception, en apportant ses idées issues de son expérience, de ses pratiques, de ses envies et frustrations.

Des projets de livings-labs se sont développés dans tous les secteurs de l’économie et dans une quarantaine de pays…

Affaire à suivre.

AgriDées

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AgriDées est un think tank, laboratoire d’idées pour les secteurs agricole, agro-alimentaire et agro-industriel. C’est ainsi qu’AgriDées produit et diffuse des idées, propositions et questionnements pour accompagner les évolutions du monde agricole. Elle vient de publier « 150 idées pour la réussite de nos agriculteurs ».
www.agridees.com

Une innovation ouverte à intensifier

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L’agriculture française dans sa diversité, doit viser un haut niveau de performances productives, économiques, environnementales, sociales et sanitaires.

L’innovation, dans toutes ses dimensions, représente un levier majeur sous réserve qu’elle soit adaptée au contexte et aux enjeux particuliers des exploitations agricoles et des entreprises agro-alimentaires. L’innovation doit donc favoriser une diversité de pratiques et de systèmes plus durables, mieux adaptés aux conditions locales tant écologiques que socioéconomiques. Pour répondre à ce challenge, il est nécessaire d’adopter une démarche collective afin de dépasser l’organisation fragmentée du dispositif de recherche-développement-innovation (RDI) essentiellement fondée sur une approche incrémentale des innovations.

Face à des défis à relever de plus en plus complexes et systémiques, les réponses à construire passent par un décloisonnement, en termes de disciplines, de niveaux d’approche et d’implication des acteurs. Concrètement, pour répondre aux exigences des consommateurs et des marchés, la conception d’une innovation sera d’autant plus efficace qu’elle mobilisera, dans un processus collaboratif, l’ensemble des parties prenantes pertinentes. A l’échelle nationale et européenne plusieurs modalités partenariales associant divers acteurs de la RDI se sont développées depuis une quinzaine d’années. Cette évolution est prometteuse mais doit être étendue pour englober les acteurs économiques et concevoir des innovations au plus près des réalités du terrain. Cette philosophie de partage sera favorisée par les avancées du numérique qui amènent de nouvelles opportunités tant en termes d’accès et de partage des connaissances qu’en termes d’évolution des outils d’acquisition et de traitement de données.

La résolution de certains défis sociétaux nécessite d’imposer des obligations de résultats plus que de moyens. La continuité et les échanges entre les différents acteurs apparaissent alors comme indispensables. Elle permet ainsi, d’aller du diagnostic jusqu’à sa résolution, en limitant les pertes de temps, de moyens et risques d’inadéquation aux attentes du terrain.

Enfin, ce décloisonnement des compétences permet d’optimiser les moyens disponibles et d’exploiter au mieux l’ensemble des résultats, bases de données et autres connaissances produites par le dispositif de RDI. Dans un cadre budgétaire contraint, cette mutualisation permettrait de rationaliser les dispositifs expérimentaux et d’observation tout en augmentant leur valorisation et leur impact.

Philippe LECOUVEY In AgriDées – 150 idées pour la réussite de nos agricultures

Vers le biofutur ?

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On se demande souvent quelle société nous préparons pour les générations futures ? Quel modèle de vie devront-elles adopter ou subir pour acquitter la « facture climatique » que nous leur aurons léguée… ?

Avec neuf ou dix milliards de terriens, si le « luxe » de pouvoir décemment boire et manger, se chauffer et s’abriter, tout en accédant à un minimum de bien-être, est enfin partagé par tous et non pas, comme aujourd’hui, interdit à deux milliards d’êtres humains, alors, comment faut-il résoudre « l’équation de 2050 » ? Et surtout en sachant qu’à cette échéance, l’énergie disponible sera rare, et donc chère, comme le seront simultanément l’eau et la nourriture. Les « bons conseils » de tel ou tel ne manquent pas, de ceux qui prêchent la seule utilisation des ressources renouvelables à ceux qui comptent aveuglément sur les technologies, la science et les découvertes pour tout résoudre.

Sobriété, innovation, et bioéconomie, seront en fait les vraies solutions de notre équation. Il faut les analyser en profondeur, en sachant aussi tirer les enseignements du passé. La réponse bioéconomique de la terre et des forêts – comme des océans – est particulièrement ubiquiste et constitue un point de passage obligé et majeur du cycle du carbone planétaire. Depuis l’aube de l’umanité, nos ancêtres en ont tiré parti pour survivre en faisant de la bioéconomie sans le savoir.  Ce sont alors  les multiples usages alimentaires et non alimentaires des productions de l’agriculture, de la pêche, de l’aquaculture et de la sylviculture qui sont en jeu, avec de surcroît la réutilisation agronomique ultime et fertilisante des déchets organiques ou des cendres végétales.

Tout ce capital de savoirs et d’expériences fondamental a été accumulé depuis des siècles. Grâce à lui, l’homme a acquis le contrôle de la terre et de ses productions, c’est-à-dire la maîtrise de sa propre survie sous chaque climat et dans chaque territoire. Et ces savoirs restent encore aujourd’hui l’apanage des paysans, des forestiers et des agronomes. Ce sont des professionnels en « or massif », à protéger en priorité. D’ailleurs, ces « hommes de la terre » sont d’autant plus précieux qu’ils sont de moins en moins nombreux face à des besoins fondamentaux de nos sociétés qui, eux, vont et iront croissant.

Claude ROY In AgriDées – 150 idées pour la réussite de nos agricultures