Pour la directrice générale du FMI « la reprise mondiale est propice aux réformes ». Elle ajoute : « Tous les pays du G20 se sont accordés sur cet objectif de croissance inclusive pour ne pas aggraver les inégalités ou même les réduire. Mais on ne peut pas juger une réforme sur un seul critère, il faut voir l’ensemble. A ce stade, celles qui sont engagées en France sont dans la ligne de ce que le FMI recommande depuis plusieurs années … La zone euro est une création magistrale unique qui constitue une alternative à la Chine et aux Etats-Unis … Si elle pouvait s’incarner dans des projets qui aident l’Europe mais aussi d’autres parties du monde. »

La croissance se raffermit mais elle reste poussive. L’économie française a crû de 0,3% au troisième trimestre. L’objectif gouvernemental d’une croissance de 1% en 2015 est d’ores et déjà dépassé. L’embellie se dessine du côté des investissements des entreprises en hausse de 0,7% mais les exportations sont en recul de 0,6%. L’Allemagne connaît une croissance modérée de 0,3%. Le ralentissement chinois pèse sur les exportations et la production industrielle.

Dans une note sévère, cette Agence vient de dégrader les perspectives de croissance de la France et de rehausser ses perspectives de déficit avec une possible dégradation le 19 Septembre. Le déficit devrait atteindre 4,3% à 4,4% du PIB au lieu des 3,5 promis à Bruxelles. Il y aura donc moins de croissance, donc moins de rentrées fiscales donc plus de déficit dans un pays incapable de réduire son rythme de dépenses.

L'encéphalogramme de la croissance est plat (0%) ; de même celui du commerce extérieur ; le rebond de la consommation au Printemps (+0,5%) ne compense pas la chute de l'investissement
(-0,8%) ; le chômage élevé risque ainsi de durer (10,1%) dans une économie menacée par la déflation (-0,3%).

Pour Patrick ARTUS, « nous avons beaucoup de chômeurs et en même temps des difficultés d’embauche dans un nombre croissant de secteurs, dans la logistique, la restauration, la distribution ou la sécurité. On est revenu à la même situation de tension qu’au second semestre 2007. Si on ne résout pas ce problème, la production et les investissements et donc la croissance vont retomber. »

Malgré les turbulences financières et le ralentissement de la croissance dans le monde, l'économie américaine continue de créer de l'emploi à un rythme soutenu. En mars, 215 000 emplois ont ainsi été créés. Une performance inférieure à celle de Février (245 000 emplois créés). On note aussi le retour de 400 000 personnes sur le marché de l'emploi montrant ainsi qu'elles sont plus confiantes en l'avenir.

Le risque de déflation est réel » a lancé Manuel Valls qui a ajouté qu'il y avait un vrai risque déflationniste en Europe. François Hollande a appelé l'Allemagne à faire davantage pour la croissance européenne. De plus, pour Rémi Godeau (L’Opinion) « d'ici à la fin de son mandat, l'apprenti sorcier Hollande est donc condamné à de mauvaises mesurettes ».

Pour Paul JORION "les économies occidentales ne vont pas réussir à sortir de la stagnation. Il n'y a aucun signe de reprise en Europe ni même aux Etats-Unis" ; pour l'économiste Pierre SABATIER "la vraie croissance chinoise en 2016 devrait approcher 0%" ; pour S. KEEN, l'auteur de l'imposture économique", "le monde est entré dans une période de stagnation très similaire à celle enregistrée au Japon au cours des vingt-cinq dernières années" ; pour Bruno COLMANT "la prochaine grande crise sera inflationniste" ; pour Jean-Pierre PETIT "la menace du ralentissement des pays émergents se précise".