"Bilan de la faillite" tel est le titre du dernier livre de Régis DEBRAY chez Gallimard

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L’auteur répond à une interview dans l’Express où il déclare notamment : « nous sommes passés de la France-République à la France-Entreprise, d’une nation tribunitienne et méditerranéenne à une province transatlantique et semi-anglophone, des sociétés de pensée aux think thanks … pour l’heure, l’atmosphère est à l’émotionnel et à l’impulsif … C’est troublant de voir à quel point l’action politique s’est décrochée de l’histoire … On ne déclare plus la guerre, on la tweete. La profondeur du temps disparaît … Le lien entre la pensée et l’action politique s’est rompu. Aujourd’hui, les hommes d’influence, ce sont Messieurs BERN et BOURDIN … Désormais, gouverner c’est suivre et gérer les émotions collectives, autrement dit, se mettre en scène au petit écran et négocier les « couv’ » de Paris-Match ».

La dramatique situation des centres urbains

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Les villes moyennes où vit un quart de la population française s’inquiètent pour leur centre qui se meurt. Ainsi, le taux de vacance commerciale, c’est-à-dire la proportion de magasins fermés, ne cesse d’augmenter depuis 2010. Il a atteint en moyenne 12,1% en 2016. Certaines villes sont très touchées, comme FORBACH (21,1%), CHATELLE-RAULT (22,5%) ou BEZIERS (24,4%). Quant à la vacance résidentielle, c’est-à-dire le taux de logements inoccupés, a explosé dans les 269 aires urbaines de moins de 100.000 habitants pour atteindre 8,5% en 2014.

A lire absolument : "Le Lambeau" (chez Gallimard)

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dans lequel le journaliste de Charlie-Hebdo et de Libération narre la tuerie dont il fut l’un des très rares rescapés. Extraits : « C’est sans doute dans ce mouvement par palier vers le sol que j’ai été touché, à trois reprises au moins, légèrement à distance, directement ou par balles perdues. Je n’ai rien senti et n’en ai pas pris conscience. Je me croyais indemne. Non, pas indemne. L’idée de blessure n’avait pas encore fait son chemin jusqu’à moi. J’étais maintenant à terre, sur le ventre, les yeux pas encore fermés quand j’ai entendu le bruit des balles sortir tout à fait de la farce, de l’enfance, du dessin et se rapprocher du caisson ou du rêve dans lequel je me trouvais ».

Bicentenaire de la naissance de Karl MARX (1818-2018)

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La ville de TREVES où MARX vit le jour le 5 mai 1818, s’apprête à fêter en grande pompe le bicentenaire de la naissance du penseur allemand qui faillit naître en terre française puisque TREVES, sa ville natale, avait été rattachée à la République en 1797 avant d’être préfecture du département de la SARRE jusqu’en 1814. Ainsi, pour le tout jeune MARX, la France apparaît comme la « Grande Nation », le pays des Lumières et de la Révolution. En France, cet évènement revêt une dimension éditoriale et universitaire qui ne reflète pas la place occupée par la France dans la vie et l’œuvre du théoricien communiste.

Politique et littérature selon Michel CREPU

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qui écrit dans Le Monde du 28 avril : « En Amérique, le Président jure sur la Bible, en France il pose devant la bibliothèque. Les reliures pourpres sont là, personne ne les lit jamais, mais il est essentiel qu’elles soient dans le champ visuel. Que l’on sache que l’esprit des lettres imprègne la conscience du nouvel élu ». Jugement de CREPU sur les différents présidents : « F. MITTERAND a gardé la littérature pour l’amour plus que pour la politique … CHIRAC n’y pensait tout bonnement pas, SARKOZY par foucades débridées, GISCARD au retour de la chasse, HOLLANDE préférant la lecture du journal. Il faut remonter à POMPIDOU avant Jésus-Christ pour entendre ELUARD à l’Elysée. Et MACRON ? C’est le travail d’une revue de chercher à le savoir ».

Macron et le Romanesque

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Y a-t-il dans la politique quelque chose de romanesque ? C’est la question que pose « La Nouvelle Revue Française (NRF) dans son numéro de mai. Le rédacteur en chef, Michel CREPU, et l’avocat et écrivain, A. DUVAL-STELLA, ont pour cela interrogé E. MACRON sur son rapport à la littérature. Extraits des propos du Chef de l’Etat porté sur un certain nombre d’auteurs parmi lesquels COLETTE, GIONO, GIDE, CAMUS, PROUST, CELINE, GIRAUDOUX : « Les français sont malheureux quand la politique se réduit au technique, voire devient politicarde. Ils aiment qu’il y ait une histoire. J’en suis la preuve vivante ». « Il y a toujours deux choses au sein d’un pays, deux dimensions qui ne se confondent pas : l’exercice du pouvoir et l’incarnation d’un pays … J’assume totalement la verticalité du pouvoir qui croise l’horizontalité de l’action politique … Mai 68, ce fût un moment. Il est passé. Nous sommes dans une autre configuration … Ce qui me rend optimiste, c’est que l’histoire que nous vivons en Europe redevient tragique … Il y a beaucoup à réinventer. »

Rapport BORLOO : extraits

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« Ce changement radical dans la conduite de l’action publique devra pouvoir être appliqué partout où il y a dysfonctionnement : villes moyennes en déprise, outre-mer, zones rurales délaissées, zones urbaines prioritaires … C’est une réforme de l’action publique pas seulement gouvernementale, c’est un sursaut de tous les acteurs de la Nation … Pour vivre ensemble, il faut faire ensemble ! »

Les propositions-chocs du rapport BORLOO

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Naissance d’une Académie de Leaders à côté de l’ENA, créer trois fronts pour l’emploi ; des propositions décoiffantes pour la rénovation urbaine (avec création d’un organisme ex -1% logement) ; création de « cités éducatives » mettant en réseau tous les acteurs et tous les lieux qui participent à l’éducation des enfants ; aide aux communes pauvres (création d’un fonds d’urgence pour les communes les plus pauvres dotées de 500 millions d’euros par an) ; développement de la mobilité ; promotion de la mixité et insertion par le sport.

Plan BORLOO

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C’est une révolution juridique que propose J-L BORLOO pour répondre à une question lancinante : comment s’assurer que les plans ambitieux de réduction des inégalités territoriales ne soient pas de grandiloquents effets d’annonce qui se dissolvent avec le temps, l’inertie des administrations et l’inaction de certains responsables ? J-L BORLOO propose de créer une Cour d’Equité Territoriale qui sera chargée de vérifier la mise en œuvre des moyens de rééquilibrage des politiques publiques sur les territoires carencés. Le nouveau tribunal risque de bouleverser le fonctionnement de l’Etat. La composition de cette Cour, qui pourra sanctionner les responsables de l’inapplication des politiques publiques, comprendra des membres de la Cour des Comptes et du Conseil d’Etat. Cette Cour pourra être saisie par toute personne morale ou groupe de personnes s’estimant discriminée sur une base territoriale. Avec cette Cour, il y aurait en quelque sorte la mise en œuvre de l’article 15 de la DDHC selon lequel « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ». Les élus locaux ne seraient pas passibles de cette Cour, leur élection étant censée sanctionner leur action.

Les gagnants de la reprise économique

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Selon Patrick ARTUS, la reprise qui a eu lieu de 2003 à 2006 a été utilisée pour près de la moitié à la réduction du déficit public (passé de 4% à 2,3% du PIB), pour près de l’autre moitié à faire passer le rythme annuel d’augmentation du pouvoir d’achat de quasi 0% à près de 2% par an. Le solde est allé à l’accroissement des profits. Mais, le taux de chômage n’a pas baissé (8,5% en 2006 comme en 2003) et le taux de participation n’a pas augmenté. La configuration présente est plus favorable que celle des années 2000 avec une préférence pour le redressement de l’emploi et la réduction du chômage au lieu d’une préférence pour la hausse du pouvoir d’achat des salariés en place. Il y a aussi une nouvelle tendance dans le partage des bénéfices de la reprise.

68, les jours qui ébranlèrent la France

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Parution d’un numéro hors-série du « Monde » dans lequel on trouve notamment le constat du philosophe Jean-Paul SARTRE : « Ce qu’il y a d’intéressant dans votre action, c’est qu’elle met l’imagination au pouvoir. Vous avez une imagination limitée comme tout le monde, mais vous avez beaucoup plus d’idées que vos aînés … Quelque choses est sorti de vous qui étonna, qui bouscule, qui renie tout ce qui a fait de notre société ce qu’elle est aujourd’hui. C’est ce que j’appellerai l’extension du champ des possibles. N’y renoncez pas ! ». On trouve aussi dans ce numéro des points de vue de H. WEBER, M. GRIMAUD, E. MORIN, H. MARCUSE, G. MARCHAIS, J-P LE GOFF.

Territoires : l'appel des 15 Présidents de région

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Dans le journal « Le Monde » du 24 avril, une quinzaine de Présidents de région, de gauche comme de droite, appellent Emmanuel MACRON à s’appuyer davantage sur les territoires. Ils appellent le Président à tourner la page du jacobinisme. Il est notamment écrit : « le Président de la République doit comprendre les territoires. L’Etat n’a plus l’agilité, ni la capacité d’innovation des collectivités locales pour agir au quotidien au service de nos concitoyens … La décentralisation doit devenir la règle pour les politiques de proximité nécessitant innovation, agilité, différenciation … Il faut que l’Etat ait le courage de faire les réformes nécessaires ». Et de prôner un pacte girondin entre l’Etat et les territoires.