Avec « Petit paysan », Hubert CHARUEL, lui-même fils d’éleveur, signe un drame sobre et poignant. Sorti il y a un an et désormais disponible en DVD « Petit paysan » nous donne à voir les rituels qu’un éleveur de vaches laitières accomplit chaque jour. C’est un film de fiction qui prend valeur de manifeste opposant au productivisme forcené quelques valeurs qui n’ont pas abdiqué. Comme l’écrivait B. PASCAL « j’ai mes brouillards et mon beau temps au-dedans de moi ».
Cet ouvrage d’Angie DAVID intitulé « Réprouvés, bannis, infréquentables » (chez Léo SCHEER) réunit 15 écrivains, dont 11 français, parmi lesquels BOUTANG, DEBORD, DE ROUX, Ph. MURAY, Renaud CAMUS, Richard MILLET, Michel HOUELLEBEC, M. ENABE, Maurice G. DANTEC qui représentent les différentes formes de persécution dont dispose le totalitarisme moderne pour combattre les différentes espèces de dissidence. A lire pour découvrir chez ces « proscrits » de remarquables écrivains. A lire aussi, dans un autre registre, « La peur du peuple » de F. DUPUIS-DERI qui analyse les agoraphobies politiques. « La peur du peule » selon les auteurs « c’est cette agoraphobie foncière des classes dominantes qui tentent par tous les moyens, même légaux, de disqualifier les capacités politiques du peuple (il y a 460 pages passionnantes à lire).
Marianne DURANO dénonce dans son premier essai la pathologisation de la féminité et du corps féminin. Elle donne un coup de vieux aux féministes institutionnelles. Elle affirme notamment : « Si on ne remet pas au centre la différence des sexes et donc cette potentialité de la maternité, on ne comprend pas ce qu’est une femme … Quand une femme prend soin d’un jeune enfant, elle est dans une relation qui n’est pas marchande, qu’on ne peut pas compter dans le PIB. La vision productiviste et individualiste est tout sauf féminin. » Elle ajoute dans « Mon corps ne vous appartient pas » (Ed. Albin Michel) : « C’est parce que la maternité a été dévalorisée que la plupart des jeunes filles ne voient dans leur corps qu’un ensemble de risques, de pathologies et de dangers ». Et de refuser d’inventer de nouveaux rites.
Alain de BENOIST « Décroissance ou toujours plus ? » ; Hervé JUVIN « France le moment politique ». Un manifeste écologique et social ; Pierre LE VIGAN « Face à l’addiction » ; Throtsein VEBLEN « La théorie de l’entreprise d’affaires ». A noter aussi la parution d’essais « Ce que penser veut dire … avec GOETHE, HEIDEGGER, ROUSSEAU, PEGUY » (Editions du Rocher) ; Carl SCHMITT par Aristide LEUCATE.
Le projet de loi pour un équilibre des relations commerciales dans le secteur agro-alimentaire « est le fait des Etats-généraux de l’alimentation, une initiative inédite qui a réussi pendant près de 6 mois à l’ensemble des secteurs de la filière, agricultures, industriels, distributeurs, mais aussi ONG et élus ».
La question se pose à nouveau au moment où la loi PACTE bientôt présentée en Conseil des Ministres prévoit d’inscrire « les enjeux sociaux et environnementaux » dans le statut des sociétés. Selon l’économiste Jean-Luc GAFFARD, l’inspirateur FRIEDMANN de la théorie de la prééminence de l’actionnaire rejetait aussi l’idée que l’entreprise puisse agir à la place de la puissance publique. « La fonction propre de l’entreprise ne se substitue pas à la puissance publique ». J-L GAFFARD ajoute, comme principe ou règle de conduite : « La capacité des entreprises à inscrire leur stratégie dans la durée et à répondre aux enjeux de société dépend de celle des Etats et à leur imposer les formes de gouvernement et des règles de droit qui le leur permettent ».
Pour le professeur BLANCKEMAN, ce qui se joue dans le rapport du roman aux séries est un grand classique de l’histoire littéraire : « A partir du moment où la littérature se sent en concurrence avec d’autres médias ou d’autres modes de connaissance du monde, elle rebondit en se nourrissant de ce qui la dévore. Elle l’a fait avec la photographie ou le cinéma en intégrant leurs techniques ». Exemple, les trois tomes de Vernon Subutex de Virginie DESPENTES qui conjugue divertissement et entreprise de la connaissance sociale la plus immédiate.
Le mariage du Prince Harry et de Meghan vous a donné des envies royales. Le journal « Le Monde » propose plusieurs dorures et autres chambres des demeures des grands de ce monde : dormir dans les bras de Sissi à Schöbrunn. Les fans de la pompe royale peuvent y dormir dans une suite de 167 m2 ; se marier chez la Reine Victoria à Osborne House sur l’Île de Wight au sud de l’Angleterre ; au Portugal plonger dans le rêve fou de Ferdinand II dont le château « FOU » mélange tous les genres au Portugal (la vue sur le Tage et la mer est à couper le souffle) ; se recueillir auprès des rois du « 9-3 » à Saint-Denis, nécropole unique qui accueille les dépouilles royales depuis Dagobert ; en Russie flâner dans le palais des impératrices à Pouchkine.
« Le couple qu’il incarne avec Brigitte fascine … Il ne peut résister au plaisir de se commenter lui-même ».
« L’état garde son rôle fondamental avec ses structures protégeant les individus. Je crois qu’il a un rôle plus grand à jouer pour apporter les sécurités universelles dans un monde qui change … Il faut moins d’Etat dans la société, dans l’économie … Dans la vie économique l’Etat norme trop …
Nous vivons un moment de tâtonnement démocratique … La nation française s’est construite dans et par l’Etat. La société s’est ensuite émancipée. Un des grands apports de la deuxième gauche est d’avoir reconnu l’économie du social ».
« C’est un monarque républicain qui agit selon ses convictions ; plus de 7 français sur 10 lui reconnaissent cette qualité, avoir des convictions et savoir les imposer. C’est un retour aux sources de la Vème République ». Le « tous ensemble » est devenu « moi Jupiter ». Roland CAYROL souligne « qu’il fait des réformes de grands sujets, mais il s’agit souvent de petites réformes. Il ne touche pas à l’Etat, ni à ce qui concerne vraiment la vie des gens. Il vient d’une sorte de libéralisme de gauche qui n’a jamais eu de représentant dans l’histoire politique française …C’était un OVNI comme candidat, c’est aussi un OVNI comme dirigeant sans équivalent, ni dans la vie politique française, ni sur le continent européen … Jamais un Président n’a été aussi parti pour effectuer deux mandats ».
Cécile ALDUY a publié « les politiques pris aux mots » souligne que « la sémantique, version MARCON, c’est la négation des principes même de différence inhérent à la langue ; sa rhétorique va dans le sens de celui qui parle toutes les langues, celle des managers et celle de l’Académie, l’anglais des affaires et le potron minet des grands-mères … il y a une certaine « hubris » à se vouloir le tout de la langue à soi seul … MACRON se veut démiurge … c’est le narrateur de son propre geste ; acteur, metteur en scène, théoricien, il incarne tous les rôles, seul face à lui-même. Tout tourne autour de son verbe qui est action : « Je fais ce que j’ai dit » … Un enseignement politique n’est pas un monologue.